6 mois et c’est parti. Ce mardi 16 juillet, le président Emmanuel Macron acceptera la démission du Premier ministre Gabriel Attal et de son gouvernement. « Le président a déclaré qu’il accepterait sa démission ce soir », a déclaré le ministre à l’AFP à l’issue du Conseil des ministres. Désormais, le gouvernement ne sera plus responsable que des « événements d’actualité », une situation qui pourrait s’étendre jusqu’à la période des Jeux olympiques, qui s’ouvriront le 26 juillet.
Traditionnellement, les gouvernements en charge des « affaires courantes » se sont contentés de suivre des formules établies, d’assurer le bon fonctionnement de l’État et de répondre aux urgences lorsque cela était nécessaire, mais ils ne proposent plus de réformes. « Nous aurions pu disparaître. Nous avons évité le pire. Il faut écrire l’avenir », a déclaré Gabriel Attal en présence du chef de l’Etat, mais la relation entre les deux reste ici nettement plus froide en quelques jours. « Et, Monsieur le Président de la République, je sais des femmes et des hommes autour de cette table que tout le monde a la France dans son cœur, et que le feu ne s’éteindra jamais pour ceux qui veulent servir la France, je sais qu’il n’y en a pas. , » il ajouta. Un communiqué a été envoyé à l’AFP.
Le Parlement, nouvel épicentre de la vie politique
La démission de Gabriel Attal intervient deux jours avant l’ouverture de la 17e législature. La démission du gouvernement permettra aux ministres élus de retrouver leurs fonctions parlementaires et de participer à l’élection du président de l’Assemblée nationale et à la répartition des postes stratégiques au Palais Bourbon. L’élection d’un nouveau président au Parlement, jeudi 18 juillet, sera scrutée de près. Cela permet de distinguer le centre de gravité de la nouvelle congrégation, qui se divise en trois grands blocs, selon le camp d’où proviennent les personnalités accédant au perchoir.
Au soir du deuxième tour des élections législatives, où le Nouveau Front populaire était en tête, suivi du camp présidentiel et de l’Assemblée nationale, les dirigeants du gouvernement ont annoncé leur intention de remettre leur démission au chef de l’Etat. le prochain jour. , comme c’est l’usage. Cependant, même si Emmanuel Macron a choisi de rester Premier ministre « pour assurer la stabilité du pays », les sondages d’opinion ont montré qu’il ne disposait pas d’une majorité suffisante pour gouverner, ce qui a conduit certains à gauche à qualifier cela de « coup d’État armé », a-t-il salué. il.
Mardi, le président Emmanuel Macron a appelé son équipe à « mettre sur la table des propositions en vue d’une coalition majoritaire ou d’un large accord législatif », mais certains macronistes estiment que le soutien du chef de l’Etat est plus probable qu’improbable pour le Parti républicain. Je pense que cela devrait s’adresser aux législateurs. Conserver le contrôle du Palais Bourbon.
premier ministre en temps de crise
Gabriel Attal a été nommé pour remplacer Elisabeth Born le 9 janvier 2024, faisant de lui le plus jeune Premier ministre de l’histoire, à 34 ans. Son arrivée à Matignon a surpris l’ambitieux ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin. On s’attendait depuis longtemps à ce qu’il accède aux plus hautes fonctions du gouvernement, mais un passage précoce houleux quelques semaines plus tard l’a probablement mis en désaccord.
Cela s’explique non seulement par la reconduction des ministres républicains dans le gouvernement de Gabriel Attal, mais aussi par la nomination de Catherine Vautrin à la tête du super-ministère du Travail, de la Santé et de la Solidarité, et par l’arrivée de Rashida Dati au ministère de la Culture. s’est accompagnée de la légitimation du deuxième gouvernement. La durée du mandat est de 5 ans. Les priorités du Premier ministre comprennent l’éducation, la sécurité, la lutte contre le chômage structurel et la restauration des finances publiques.
Les premières semaines à Matignon ont été marquées par un débat animé sur les propos tenus par la ministre de l’Éducation et des Sports, Amélie Oudea-Castella, à propos de l’école publique. Elle ne sera relevée de certains de ses portefeuilles ministériels que lors de la deuxième vague de nominations début février. Dans le même temps, les opérateurs doivent faire face à une mobilisation importante du monde agricole. Gabriel Attal a fait une série d’annonces visant à apaiser la colère des agriculteurs, dont une « suspension temporaire » du programme Ecofight visant à réduire l’usage des pesticides. La décision a été largement critiquée par les partis d’opposition de gauche et les militants écologistes.
Sur le plan institutionnel, le passage de Gabriel Attal à Matignon est marqué par l’amendement constitutionnel du 4 mars 2024, qui intègre l’avortement dans la constitution. Mais cette volonté de réforme constitutionnelle a été initiée par Emmanuel Macron à l’automne, quelques mois avant l’entrée en fonction de Matignon.
le début de la fin
Gabriel Attal avait d’abord été critiqué pour s’être montré relativement réfléchi lors des élections européennes, alors que le camp présidentiel était largement distancé dans les assemblées nationales. Cependant, à l’approche des élections, plusieurs interventions médiatiques du Premier ministre sont interprétées comme une manière d’acculer la tête de la liste de la majorité, Valérie Heyer, qui n’a pas réussi à obtenir le soutien de l’opinion publique.
Le Premier ministre a semblé surpris par l’annonce de la dissolution du 9 juin. Il mène une campagne pour une majorité présidentielle et, comme le Nouveau Front populaire, s’en prend au Rassemblement national. Mais entre les deux tours, il a réclamé que des barrières républicaines soient érigées contre l’extrême droite. Contrairement à certains ministres, comme Gérard Darmanin et Bruno Lemaire, Gabriel Attal estime que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne peut pas l’amener au pouvoir, et il soutient La France Insoumise et le Rassemblement national refuse de les mettre sur le même plan.
Au lendemain du second tour, la tendance présidentielle échappe à la défaite attendue et parvient à conserver 168 sièges à l’Assemblée nationale, même si elle est encore loin de la majorité absolue (289 sièges).
Depuis l’élection, Gabriel Attal ne cache pas ses critiques à l’égard du chef de l’Etat, déclarant quelques minutes après l’annonce des résultats : « Je n’ai pas choisi la dissolution, mais j’ai refusé de la supporter ». Ils seront de plus en plus libérés des contraintes du président. Le 13 juillet, il est élu président du Groupe Renaissance, rebaptisé « Ensemble pour la République ! ». ». D’autres candidats potentiels, notamment Gérard Darmanin et l’ancienne première ministre Elisabeth Borne, se sont finalement abstenus, laissant la place au Premier ministre sortant.