Luc de Baroches, rédacteur en chef du journal Le Monde du Point, a justifié les raisons pour lesquelles l’Afrique s’oppose à la France dans un éditorial publié plus tôt cette année.
« Si les anciennes puissances coloniales donnent l’impression d’être à la merci des événements en Afrique, c’est parce qu’elles n’ont pas bien pris conscience des changements qui surviennent en Afrique », écrit-il.
Face à cette impopularité, Christoph Hoffmann, député libéral allemand, estime que les pays européens devraient discuter ensemble plutôt que de laisser Paris agir seul, ce qui est souvent le cas en Afrique subsaharienne.
Le député libéral allemand Christoph Hoffmann appelle à une plus grande implication de l’UE en Afrique Image : Christoph Soeder/DPA/picture Alliance
« Il vaudrait mieux que les pays européens s’unissent dans leur réponse, car le rôle de la France en Afrique de l’Ouest est un peu compliqué », a-t-il déclaré à la DW. « Mais si un pays européen disait par exemple qu’il s’agit d’élections truquées au Gabon, qui ne sont pas démocratiques, cela aurait un impact plus important que si la France le disait seule », souligne Christoph Hoffmann.
Multiplication des erreurs
Roland Marchal, chercheur au CNRS, affirme que la diplomatie française est à un niveau historiquement bas. Selon lui, les erreurs répétées de la France dans ses anciennes colonies ont amplifié les sentiments anti-français. L’Union européenne peut-elle résoudre ce problème ? Laurent Marchal dit : « L’Italie, par exemple, a déployé des troupes et joue un rôle important au Niger. Il est clair que l’Union européenne va tout faire pour oublier les pays du Sahel. » Le problème de l’UE est qu’elle a de nombreuses difficultés à définir sa politique africaine, qui découle de la nature de son système. Elle doit être plus que la somme de ses composantes, en l’occurrence ses rivaux au sein de l’UE.»
« La diplomatie française est à un niveau historiquement bas » (Laurent Marchal)
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échec
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, estime que la vague de coups d’État militaires en Afrique subsaharienne est un échec de la politique de Bruxelles en Afrique.
« Nous avons besoin d’une révision approfondie de nos politiques », a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité.
Selon le chercheur Laurent Marchal, cela pourrait permettre à certains pays partenaires de la France, comme l’Italie et l’Allemagne, qui commencent à jouer un rôle important au Sahel, de remplacer partiellement les prétentions françaises discréditées.