Au centre de tout ce travail de mémoire se trouve la Société Ibuka, également connue en kinyarwanda sous le nom de Souvenir, qui cherche à documenter le génocide de 800 000 personnes entre avril et juillet 1994.
« Ils leur ont tiré dessus avec des pistolets et des grenades de 17 heures à 20 heures », se souvient Gilbert Gasigwa, membre de l’association Ibuka.
Du haut d’une des nombreuses collines de la capitale rwandaise, où se dresse aujourd’hui le monument, il a énuméré les noms des centaines de victimes massacrées à cet endroit même le 11 avril 1994. ing.
« Bebe, Happy, Pappy, Kobwa… Kobwa signifie jeune fille. Preuve que certains d’entre nous ne connaissent pas leurs vrais noms. »
des dizaines de milliers de morts
Plus de 100 000 personnes y sont enterrées. Chaque année, de nouveaux corps sont amenés pour offrir à ces étrangers un enterrement digne de ce nom, pour atteindre 40 d’ici 2023.
Depuis son lancement en avril 2023, le collectif a spontanément réalisé environ 450 portraits de victimes du génocide. Une goutte d’eau dans la mare de sang des 800 000 morts, en majorité Tutsi mais aussi quelques Hutu modérés, assassinés par le régime extrémiste hutu entre avril et juillet 1994. Image : SIMON MAINA/AFP
Ne les oublions pas, l’association Ibuka, fondée en 1995, et ses partenaires s’efforcent de collecter des preuves qui existent peut-être encore aujourd’hui aux quatre coins du pays.
« Par exemple, si une personne est arrêtée, il y a de fortes chances que les personnes qui conduisent le procès viennent à Ibuka pour voir s’il existe des documents qui pourraient aider à traduire cette personne en justice », a expliqué l’archiviste de l’établissement, a expliqué Angèle. Nilère.
L’obligation de ne pas oublier fait encore aujourd’hui partie de la politique d’implantation. Et même si son adversaire Victoire Ingabire reconnaît de grands progrès, elle estime que la réconciliation est partielle et sélective.
« À l’époque, les forces rebelles étaient désormais au pouvoir et se battaient pour le pouvoir, et certains de leurs soldats avaient commis des crimes contre l’humanité. Et jusqu’à aujourd’hui, pour les victimes de ces crimes, il n’y a pas de place pour cela », a-t-elle déclaré.
Quoi qu’il en soit, une grande partie de la population rwandaise se rassemblera dimanche pour débuter les commémorations du génocide.