La condition physique est définie comme :
« Un niveau auquel vous pouvez effectuer les tâches quotidiennes avec vigueur et vigilance, sans vous sentir excessivement fatigué et avec suffisamment d’énergie pour profiter des activités de loisirs et répondre aux urgences inattendues. »
La condition physique liée à la santé comprend plusieurs éléments, notamment :
Condition physique cardio-pulmonaire (endurance cardio-pulmonaire)
Aptitude musculo-squelettique (force et endurance, flexibilité)
Compétences athlétiques (vitesse, agilité, coordination, équilibre) et
Certaines caractéristiques anthropométriques (telles que la composition corporelle, y compris la masse grasse et maigre).
Il est désormais largement reconnu que la condition physique est un indicateur important de l’état de santé actuel et futur des enfants et des adolescents. Cependant, au cours des dernières décennies, il a été constaté que la santé des enfants se détériorait. Quelle est la situation actuelle en France ?
Newsletter publiée tous les mardis : « Et surtout la santé ! » » Nous vous donnons les clés pour prendre les meilleures décisions pour votre santé (sommeil, alimentation, psychologie, activité physique, nouveaux traitements, etc.).
Abonnez-vous maintenant.
La condition physique : un marqueur important de la santé d’un enfant
En fait, la forme physique est associée à de nombreux avantages pour la santé. Par conséquent, un niveau élevé de forme physique réduit le risque de développer les maladies chroniques les plus courantes et augmente la durée de vie.
Parmi les différentes composantes de la condition physique, l’endurance cardiorespiratoire est la capacité du système cardiaque et pulmonaire à fournir de l’oxygène aux différents muscles sollicités lors d’une activité physique prolongée. Vous pouvez effectuer de longues périodes d’activité physique intense sans ressentir de fatigue excessive.
L’endurance cardiorespiratoire a montré l’association la plus forte avec la santé pendant l’enfance et à l’âge adulte. Les recherches démontrent également que de bons niveaux d’endurance cardiorespiratoire ont un impact positif sur la santé mentale.
De plus, plusieurs études récentes sur de grands échantillons ont montré que l’endurance cardiorespiratoire est associée à la mortalité toutes causes confondues pendant l’enfance et l’adolescence, ainsi qu’aux maladies cardiovasculaires et à la mortalité liée au cancer à l’âge adulte. Les auteurs ont également montré qu’une moindre condition physique à l’adolescence était fortement associée à la présence d’un handicap et à l’obtention d’une pension d’invalidité à l’âge adulte.
Par conséquent, l’endurance cardiorespiratoire est le facteur le plus pertinent pour la santé, et la mesure de l’endurance cardiorespiratoire des enfants est nécessaire pour mieux évaluer leur état de santé. En 2020, les experts scientifiques de l’American Heart Association ont souligné l’importance d’une évaluation régulière.
Endurance cardiorespiratoire de l’enfant : comment l’évaluer ?
L’endurance cardiorespiratoire peut être évaluée par des tests cliniques ou pratiques.
Les tests cliniques ne conviennent pas aux études épidémiologiques en raison de leur coût, de leurs délais d’exécution et du nombre limité d’équipes formées et de laboratoires bien équipés.
Les tests pratiques sont considérés comme une bonne alternative pour évaluer la condition cardiorespiratoire d’un enfant, notamment en milieu scolaire.
Divers tests sur le terrain ont été utilisés pour l’évaluer. Cela comprend les épreuves de conduite longue ou longue distance ainsi que les épreuves de conduite dites « navette ». Le plus courant est le test de course en navette de 20 mètres développé par Luc Léger et ses collaborateurs.
Dans ce test, les enfants courent entre deux lignes distantes de 20 mètres jusqu’à épuisement. Le test démarre à 8,5 km/h et augmente de 0,5 km/h toutes les minutes. Le rythme de la course est déterminé par la bande sonore.
L’épreuve se termine lorsque l’enfant ne parvient plus à suivre ce rythme. Notez ensuite la vitesse que vous avez atteinte lors du dernier niveau terminé. Celle-ci correspond à votre vitesse aérobie maximale (VMA) en km/h et reflète votre capacité cardiorespiratoire maximale.
Mauvaise performance en France
L’endurance cardiorespiratoire des enfants a connu une baisse significative en France depuis 1999, mais cette baisse semble ralentir.
Ces tendances actuelles reflètent probablement l’état de santé de la population, puisque l’endurance cardiorespiratoire est un indicateur important de l’état de santé des enfants aujourd’hui et à l’âge adulte futur. Par conséquent, il peut donner un aperçu de l’efficacité des recommandations de santé publique, des interventions et des programmes de conditionnement physique et d’activité physique.
Une étude récente a identifié des données sur les mesures d’endurance cardiorespiratoire réalisées sur 15 420 enfants entre 1999 et 2023. Cette étude montre une baisse significative de la capacité cardiorespiratoire (18,4 %) chez les enfants français sur cette période.
Toutefois, sur une note positive, cette baisse semble avoir diminué depuis 2010. Par conséquent, les efforts de prévention en matière de santé dans le cadre des politiques publiques devraient continuer à limiter davantage la détérioration de la santé des enfants.
Quels sont les moyens de gérer la condition physique de votre enfant ?
Vous pouvez envisager plusieurs façons d’améliorer la santé de votre enfant.
lutter contre le surpoids
Même si la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants en France semble avoir ralenti, elle reste élevée et a un impact direct sur le niveau de condition physique des enfants français.
Combattre un mode de vie sédentaire
Ces dernières années, on a constaté une augmentation significative du temps que les jeunes consacrent à des activités sédentaires (allongés ou assis en dehors des heures de sommeil ou devant un écran), et ce mode de vie sédentaire a un effet très néfaste sur le système cardiorespiratoire. capacité de
Promouvoir la pratique du sport dans les clubs et associations
Des études antérieures ont montré que l’inscription d’un enfant dans un club sportif peut être un facteur décisif pouvant conduire à des changements bénéfiques dans sa condition physique.
Favoriser les voyages dits « actifs »
Les enfants qui marchaient ou faisaient du vélo pour se rendre de la maison à l’école en utilisant des moyens de transport dits « actifs » étaient en meilleure santé que les enfants qui utilisaient des moyens de transport « passifs » tels que les voitures ou les bus.
Ajustez votre horaire scolaire
Une étude européenne a évalué l’impact de deux rythmes scolaires sur la santé physique des enfants : passer plus et moins de temps à l’école. Les périodes longues correspondaient aux cours qui se terminaient après 15h00 et comprenaient plusieurs récréations plus longues par rapport aux récréations courtes où les enfants terminaient avant 15h00.
Les enfants ayant des horaires scolaires longs (se terminant après 15 heures avec plusieurs longues pauses) ou des enfants ayant des horaires scolaires courts (se terminant avant 15 heures avec quelques pauses récréatives) sont plus aptes au cardio que les enfants ayant des horaires scolaires. .
Préparer le milieu scolaire
Des changements dans l’environnement scolaire, comme le marquage des terrains de jeux, la séparation des zones d’activité physique et la mise à disposition d’équipements sportifs dans les terrains de jeux, peuvent également contribuer à améliorer la condition physique des enfants.
Bénéficiez de l’héritage de Paris 2024
Le programme « 30 minutes d’activité physique quotidienne » dans les écoles élémentaires, lancé en septembre 2020 dans le cadre des mesures d’héritage des Jeux de Paris 2024, a également le potentiel d’améliorer la condition physique.
Cependant, pour mesurer les effets bénéfiques, des évaluations standardisées et validées de la santé des enfants doivent être mises en place et répétées dans le temps, par exemple dans le cadre d’un suivi régulier de l’état de santé de la population française.
M. Jeremy VanHelst, Maître de conférences au STAPS, Sorbonne Université Paris Nord, M. Jean-Michel Opert, PUPH, Directeur de Nutrition, Sorbonne Université Hôpital Pitié-Salpêtrière
Cet article est republié à partir de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lisez l’article original.