On estime qu’au moins 60 % des maladies infectieuses humaines dans le monde proviennent d’animaux. Mais saviez-vous que santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes sont inextricablement liées ? C’est la thèse du concept « One Health », qui promeut une approche multidisciplinaire et globale des problématiques de santé.
La santé humaine n’est pas un problème isolé
Selon l’OMS, la santé est définie comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et non simplement l’absence de maladie ou d’infirmité ». Cependant, force est de constater que cette définition de la santé se concentre encore uniquement sur l’humain et ne prend pas en compte la santé animale ni la santé de l’environnement.
Or, près de 60 % des maladies infectieuses dans le monde proviennent d’animaux sauvages ou domestiques. Au cours des 30 dernières années, plus de 30 nouveaux agents pathogènes humains ont été détectés, dont 75 % sont d’origine animale.
Il faut dire que santé humaine, santé animale et santé environnementale sont étroitement liées. La santé de l’un dépend de la santé de l’autre. Ce déséquilibre des interdépendances risque donc de donner lieu à l’émergence et à la propagation de nouvelles maladies humaines et animales. En témoigne le nombre d’épidémies apparues ces dernières années, notamment celles provoquées par le Covid-19, le Zika et le virus Ebola.
De plus, l’activité humaine, l’urbanisation, la croissance de la population mondiale et l’augmentation des transports sont autant d’exemples de facteurs qui affaiblissent les écosystèmes. En ce qui concerne le changement climatique, il s’avère une détérioration permanente de la santé environnementale. Ce terrain favorise donc l’émergence de nouveaux pathogènes dans des zones géographiques jusqu’alors évitées.
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« One Health » : une approche plus globale de la santé
Dans ce contexte, l’OMS appelle à des approches visant à optimiser la santé en faisant coexister les humains, les animaux et les écosystèmes, plutôt que de les considérer séparément. Son objectif est de comprendre l’état de santé de tous les organismes au sein d’un écosystème particulier. Cette approche globale de la santé, intitulée « One Health », prend en compte les liens complexes et interdépendants qui les lient ainsi que les perturbations environnementales provoquées par les activités humaines.
Dans cette optique, l’approche « One Health » favorise la collaboration entre les acteurs de la santé publique, de la santé animale, de la santé végétale et environnementale. Des experts en sciences humaines et sociales et des économistes contribuent également à une vision globale de cette question.
Grâce à cette réflexion multidisciplinaire, « One Health » vise à développer de nouvelles façons de surveiller et de combattre les maladies émergentes dans le monde. La pandémie de maladie à coronavirus 2020 (COVID-19) a en effet mis en lumière la nécessité de systèmes de surveillance plus globaux et intégrés.
Savoir! L’approche « One Health », imaginée dans les années 2000, a fait l’objet d’un accord tripartite en 2010 entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Agence mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ( FAO). ).
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« One Health » : exemples d’applications spécifiques
L’approche « One Health » couvre un large éventail de problématiques parmi lesquelles la sécurité alimentaire, les maladies d’origine alimentaire (salmonellose, listériose), les maladies à transmission vectorielle (dengue, paludisme, zoonoses, pollution de l’eau, pollution de l’air, etc.). problèmes environnementaux. .
Savoir! Les zoonoses font référence à des infections causées par des bactéries qui se propagent entre les animaux et les humains, comme le virus Ebola, la grippe aviaire et la rage.
En France, l’Anses, l’agence chargée de l’environnement et de la sécurité sanitaire des aliments, travaille déjà sur de nombreux sujets partout en France. Le défi des années à venir sera de renforcer la coopération entre les pays pour réduire le risque de futures pandémies.
Cependant, le défi devrait être de taille, car faciliter la communication, la collaboration et la coordination mondiales nécessitera des changements structurels majeurs. À cela s’ajoutent des lacunes dans les bases de données, les ressources d’information, le suivi et la prévention des risques. Pour relever ces défis, en octobre 2022, l’OMS a publié un plan d’action en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (WHOA) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Ce plan d’action s’adresse aux dirigeants politiques et détaille l’infrastructure et le financement nécessaires à la mise en œuvre d’une approche « One Health ». Parallèlement, le groupe d’experts fournit des conseils scientifiques à ces organisations, les soutenant et les aidant à faire des choix éclairés en matière de bonnes pratiques, de systèmes de surveillance et de prévention des risques de maladies zoonotiques.
Nous sommes convaincus que dans les années à venir, la mise en place de l’approche « One Health » permettra de limiter l’émergence de nouvelles maladies et de trouver des solutions durables aux problèmes sanitaires et environnementaux actuels.
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Écrit par Déborah L., PharmD, le 31 janvier 2024
source d’information
– La santé est une chose. www.who.int. Consulté le 31 janvier 2024.
– One Health : Une seule santé pour les êtres vivants et les écosystèmes. www.anses.fr. Consulté le 31 janvier 2024.
– « Une seule santé » – Une seule santé. sante.gouv.fr Consulté le 31 janvier 2024.
– Lancement du plan d’action collectif « One Health » pour répondre aux menaces sanitaires affectant les humains, les animaux, les plantes et l’environnement (who.int) : www.who.int. Consulté le 31 janvier 2024.
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