À partir de juin 2025, le français devra être affiché avec une « prépondérance distincte » dans les rayons des magasins des commerces de l’État.
Le gouvernement Legault a modifié mercredi les règles sur le commerce et le langage des affaires pour obliger les commerçants à afficher au moins deux fois plus de texte en français que dans les autres langues.
«Actuellement, la réglementation qui s’applique au Québec est très complexe», explique Jean-François Roberge, ministre de la Langue française. « Il y a une règle selon laquelle s’il s’agit d’une marque, le nom commercial peut être différent. Ensuite, il y a une règle pour les descriptions, et il y en a une autre pour les fenêtres. »
« Nous simplifions tout », a-t-il ajouté. « Quand on prend un peu de recul et qu’on regarde l’industrie dans son ensemble, l’affichage global devrait clairement être dominé par le français. Il y a donc au moins deux fois plus de français que d’anglais ou de toute autre langue. »
Écoutez l’entrevue de Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, au micro de Jean-François Baril via QUB.
La nouvelle réglementation entre en vigueur aujourd’hui, mais ne s’appliquera qu’en juin 2025, soit dans un an.
« Dans ce cas, nous voulons donner aux commerçants le temps de s’adapter », a insisté le ministre. « Même si la grande majorité des commerçants se conforment déjà à cette nouvelle réglementation, certains commerçants devront encore ajuster leur affichage.
L’objectif du gouvernement est d’assurer un « visage francophone nettement dominant » aux entreprises.
«Bien sûr, il existe aussi des noms d’entreprises corrects écrits dans des langues autres que le français, souvent en anglais», assure Roberge. « Mais dans des cas comme celui-ci, il faut qu’il y ait suffisamment d’explications, de slogans et d’éléments pour qu’on voit qu’il y a plus de Français. »
« Nous ne sommes pas à Toronto, nous ne sommes pas à Atlanta, nous ne sommes pas à Londres », a-t-il poursuivi. « Nous sommes à Montréal, Laval, Drummondville, Sainte-Foy, etc. Si vous êtes au Québec, évidemment le français doit être dominant. C’est une question de respect pour la seule nation francophone en Amérique du Nord. »
Les effectifs du Ministère français seront augmentés pour faire respecter la loi.
Des efforts sont également déployés pour rationaliser le processus par lequel le public peut soumettre des plaintes au bureau et recevoir des notifications de suivi.